Leguideinfo.net : les jeudis de la presse reprennent ses droits à l’ambassade des États-Unis à Conakry. Pour cette reprise de ce jeudi, 07 novembre 2024, c’est le jeune entrepreneur agricole Amadou Bah qui a aminé débat le sur le thème : « Comment vaincre les doutes pour se lancer dans l’entreprenariat agricole. » Le patron CEDA-Guinée (Centre d’Incubation Agricole), a d’abord expliqué ses leçons d’entrepreneurs que certains verraient comme des multiples échecs avant de donner les solutions pour la réussite dans l’agriculture. Ce secteur, selon lui, est pourvoyeur d’emplois qui peut absorber n’importe profession. « Tout le monde a sa place dans l’agriculture », mais attention, « il faut suivre pour gagner. Le champ aime entendre les pas de son propriétaire », conseille-t-il.
« Aujourd’hui quand on parle de doute, on parle de peut-être de recul. Il y a beaucoup de jeunes qui veulent faire l’agriculture mais ils ont le doute de se lancer parce que ils ne s’y connaissent pas à la matière mais aussi ils ont ils pensent que prendre de l’argent et investir dans la terre c’est très compliqué de le faire fructifier alors que tel n’est pas le cas. Si tu as toute la vision qu’il faut tu as l’opportunité qu’il faut tu investi dans l’agriculture tu vas forcément réussir mais tout dépend de la persévérance, du courage mais aussi de la vision que tu as », a expliqué M. Amadou Bah, coach en entreprenariat agricole.
Le doute et la peur chez les jeunes guinéens :
Attention, il ne suffit pas de se lancer, la passion, la motivation, la persévérance doivent être des armes par lesquelles les jeunes doivent se munir pour d’abord se former pour créer de l’emploi autour d’eux. « Toute chose qu’on doit entreprendre, on doit suivre comme en agriculture on dit le champ aime entendre les pas de son propriétaire. On investit de l’argent, il faut suivre l’investissement. Il y a beaucoup d’investissements ou tu investis. Peut-être dans le numérique où tu peux voir ou bien tu es dans la restauration mais dans l’agriculture tu prends l’argent tu mets dans la terre. Donc il faut suivre tes investissements. Il faut avoir la maîtrise de la gestion de l’exploitation agricole. Aujourd’hui beaucoup de personnes sont déçues par des gens, ils ont investi de l’argent, il n’y a pas de retour. Mais rassurez-vous aussi qu’on a beaucoup de problèmes au niveau des conditions au niveau de la nature qui peut-être des facteurs qui peuvent vraiment causer des pertes. Mais si réellement tu suis la procédure d’investissement, tu vas tirer des leçons toi-même en tant qu’investisseur. Est-ce que l’investissement a été détourné ? Est-ce que c’est un échec qu’on a eu ? Comment surmonter ses épreuves et comment trouver des solutions », déclare Amadou Bah, qui s’appuie toujours sur ses propres vécus pour étayer ses arguments.
« Il faut avoir la discipline financière si tu veux réussir en agriculture. Commencer petit et grandir. Commencez par des projets pilotes. Même avec un million de francs guinéen tu peux commencer. Tout dépend de la superficie. Ce n’est pas beaucoup d’argent qui peut faire l’agriculture, c’est l’agriculture qui va faire l’argent et non l’inverse. », démystifie Amadou Bah, qui dit crée de l’engouement dans son champ à travers un mode vestimentaire plutôt apprécié pour les bureaux. « C’est justement là-bas mon bureau. Je m’habille en blanc dans mon champ, pour montrer aux autres que c’est là mon bureau. Dieu nous a tout donné, applique les conditions adéquates et tu vas réussir », préconise le coach.
« Nous sommes même un pays qui dispose de 13 millions d’hectares cultivables. Aujourd’hui on a le plus grand bijou qui est l’agriculture. Si aujourd’hui on parle de développement, je pense que l’une des conditions essentielles ou bien des préoccupations du gouvernement, c’est l’agriculture. Aujourd’hui on est un pays qui doit nourrir la sous-région et pour cela il faut que la jeunesse soit déterminée à s’investir dans l’agriculture. Il faut qu’on ose le monde rural. Si on ne peut pas être agriculteur resté en ville. L’agriculteur c’est celui qui est en mode rural », souligne le dire
Simandou et agriculture : l’autre opportunité pour les agriculteurs guinéens.
Sur place, un confrère ressortissant de la Guinée Forestière a émis le souhait de pouvoir faire bénéficier de telles formations aux jeunes de la forêt. Amadou Bah est ouvert à l’idée de partage. Pour lui, c’est l’agriculture qui peut sortir la Guinée de l’extrême pauvreté. Mais que pour cela, il ne faut laisser personne de côté.
« Combien de jeunes sortent dans nos universités aujourd’hui ? Dans l’agriculture on peut employer tout le monde. Je mets une entreprise agricole en place, j’aurais besoin du volet marketing. J’aurais besoin des gens qui ont fait le droit. J’aurais besoin de financiers donc une fois que le secteur agricole est développé dans un pays, c’est un secteur qui peut employer tout le monde, parce que tout le monde a sa place dans l’agriculture. Les chauffeurs ont leur place, les gardiens ont leur place. Donc l’agriculture est un secteur promoteur. C’est un secteur qui peut vraiment inscrire la Guinée dans son agence de développement », jure-t-il.
L’agriculture peut dissuader l’immigration clandestine ?
Issu d’une ville frappée de plein fouet par la migration et ses corollaires, l’enfant de Mamou pense qu’il n’est pas interdit de voyager, d’ailleurs il ne l’interdit à personne mais pour maximiser ses chances il faut se former, innover pour se faire désirer. Après le reste ne sera qu’une question de calendrier et de planning. Âgé de 26 ans, il multiplie les séances de formations qu’il donne mais Amadou pense aussi à la douleur de ses nombreux amis candidats à l’immigration clandestine qui ont été rapatriés aux meilleurs des cas. La plupart périssent dans l’aventure incertaine.
« En fait je pense que la question de l’immigration, c’est une question de vision pour les jeunes. Aujourd’hui quand on est dans l’entrepreneuriat surtout agricole, on a l’espoir quand on est dans l’entrepreneuriat le voyage c’est qui peut être dans notre agenda. Donc le message que j’ai annoncé à la jeunesse pour d’immigration c’est d’avoir confiance en soi et de devoir vraiment l’opportunité de réussite dans notre pays en termes agriculture afin que nous puissions s’investir. Si quelqu’un cherche 10 000 dollars aux États-Unis, au Canada ou bien en France, comme chiffre d’affaires annuel avec une bonne vision, une bonne condition de financement agricole dans ce pays, on peut se faire des millions de dollars et pour cela on demande l’aide dans l’État. C’est l’État qui doit nous aider, c’est lui qui a des bons programmes d’accompagnement. Il doit vraiment financer la jeunesse guinéenne, inciter la jeunesse guinéenne d’investir dans ce secteur afin que nous puissions rendre à l’agriculture la place qu’elle mérite dans ce pays », estime Amadou Bah.
Le réseautage et l’entraide :
Aux acteurs du domaine, Amadou Bah vous tend la main afin de former une équipe solide contre la faim, le chômage et le désespoir. « Nous ne sommes pas en concurrence », dit-il.
En ce moment, il développe des modules de formation en théorie et en pratique dans le grand Conakry. Le démarrage de ces séances est annoncé les 9 et 10 novembre prochain à Cobayah. Amadou Bah veut transmettre aux jeunes de Conakry c’est certains ont compris au Foutah Djalon ou ailleurs. Dans ses nombreux projets, figure la mise en place d’un champ école en haute banlieue de Conakry afin de créer l’émulation de la jeunesse.
Mamoudou Boulléré Diallo, tél : +224 620 48 07 07