Leguideinfo.net : cette double dédicace n’est pas un fait anodin pour l’écrivain et avocat, Dr Cellou Diallo. Docteur en droit, il analyse et note tous les faits et gestes autour de lui. Ainsi après ses études et surtout avec son expérience dans l’administration guinéenne, le jeune cadre décide d’apporter sa contribution et s’immortaliser à travers la plume. Il met alors à la disposition du public deux ouvrages. L’un porte sur « La répartition de la compétence normative en Guinée sur le plan constitutionnel » et l’autre sur « Le déséquilibre des rapports entre les organes politiques en Guinée sous la quatrième république ». Il entre ainsi dans l’histoire des immortels et celle des 72heures du livre.

Il suffit de voir les invités dans la salle, pour se convaincre du sérieux de l’auteur. Deux anciens premiers ministres de la République, une ministre en exercice et des anciens ministres, plusieurs hauts responsables notamment au Conseil National de la Transition, la Télévision nationale, des responsables d’institutions d’enseignements supérieur ainsi que les membres de sa famille et la belle famille.

Le chapitre des témoignages a été long. Le modérateur a dû s’adapter car chaque intervention constituait en réalité un enseignement même les anecdotes sont instructives. L’épouse de l’auteur étant la première lectrice a romantiquement parlant et même intellectuellement émerveiller le public surtout quand elle a ôté son manteau de ministre de la République pour se vêtir de celui de l’épouse heureuse.
« Cette lumière que mon mari apporte dans nos vies, matérialisée par un texte qui vise à éclairer certains lecteurs, me rend extrêmement fière. J’invite chacun à acheter et lire ces ouvrages, certes techniques, mais révélateurs des enjeux liés à la compétence normative en République de Guinée. Lorsqu’on parle de compétence normative, il s’agit de montrer comment se distribuent les pouvoirs publics. Un tel apport en cette période de réfondation de notre pays est précieux et salutaire. Je vous invite tous à découvrir ces deux ouvrages qui, je l’espère, apporteront leur pierre à l’édifice. Je suis particulièrement fière du parcours de Dr Cellou Diallo, mon mari, et de tout ce qu’il vient d’offrir à notre République », se félicite, madame Diallo Rose Pola Pricémou, Ministre des Postes, Télécommunications et de l’Économie Numérique en République de Guinée.
Puisque qu’il s’agit de deux ouvrages, un cheminement assez singulier, l’auteur explique ce qui a motivé cette démarche par le besoin commun qu’il observe.
« Je me suis mis à écrire le premier qui porte sur la compétence normative. Et par la suite, au fur et à mesure de l’aventure, les idées me venaient pour le second. J’ai commencé à écrire aussi le second parallèlement. Du coup, chaque fois que j’avais une inspiration qui portait sur le premier, je me penchais sur le premier. Et lorsque j’avais des inspirations qui portaient sur le second, je basculais sur le second. Et puis, j’étais toujours de façon à garder une harmonie dans les rédactions », partage le Dr Cellou Diallo.
Les thèmes abordés sont d’ordre complexes.
« Le premier ouvrage qui porte sur la compétence normative, porte sur le domaine normatif, le domaine législatif qui relève du pouvoir législatif et le domaine réglementaire qui relève des acteurs de l’exécutif. Donc, législatif, loi, exécutif, réglementaire, décret, arrêté. Donc, c’est plutôt dans ce domaine-là, comment est-ce que les dispositions normatives sont produites, comment est-ce que la répartition est faite entre les différents pouvoirs normatifs, d’où se trouvent les limites entre les uns et les autres. Est-ce qu’il y a des compléments ? Est-ce que le dispositif fonctionne très bien ? Et s’il ne fonctionne pas bien, qu’est-ce qu’on pourrait améliorer pour que le dispositif soit plus efficient, afin que les actes normatifs qui sont pris dans le fonctionnement de notre pays et pour les acteurs citoyens que nous sommes puissent continuer à œuvrer et à exister dans un cadre juridique serein pour dérouler positivement nos activités », éclaire le désormais homme des lettres.
Bien qu’il ait écrit les deux livres au moment, mais les motivations sont nettement différentes, précise-t-il.
« Les motivations pour le premier, c’est le vide juridique. Il y avait un véritable vide juridique. La doctrine guinéenne ne s’était pas penchée sur la compétence normative, le système normatif guinéen. Il y avait là un véritable vide. Autant, il y avait un besoin. Le système que nous avons depuis 1990, de mon point de vue, n’est pas compris. Et je tire ce constat de mes expériences professionnelles à des niveaux très élevés au sein de l’appareil d’État, mais aussi en discutant avec les différents acteurs impliqués dans le système normatif. Donc, j’ai voulu écrire celui-ci, ce premier ouvrage, pour apporter un minimum d’éclairage sur le système normatif et préciser comment est-ce qu’il devrait fonctionner pour le bonheur non seulement des acteurs publics, mais aussi des usagers que nous sommes », explique l’auteur du livre Répartition de la compétence normative en Guinée sur le plan constitutionnel.
Le second ouvrage, tout comme le premier ont marqué l’assistance et s’annoncent comme début des solutions à des problèmes chroniques.
« Le second est parti de la volonté d’apporter des idées nouvelles. Dans le cadre de la rectification institutionnelle qui a été promise par le CNRD depuis le 5 septembre 2021. Et donc, je suis partie du constat là aussi, qui est partagé par beaucoup de nos compatriotes, qui est que notre système politique institutionnel est déséquilibré et qu’il n’a presque jamais fonctionné de façon optimale. Or, il nous a été promis par le CNRD et à l’espèce le Général Mamadi Doumbouya, de procéder à une rectification institutionnelle dans le cadre de la réfondation. Donc, je me suis dit que c’est là une opportunité immense de revisiter notre histoire, et surtout la plus récente, pour identifier ce qui a bien fonctionné, ce qui n’a pas bien fonctionné, où se trouvent les écueils, qu’est-ce qui fait qu’il y a des dérives, parfois au niveau institutionnel, et dans la perspective aussi de proposer des solutions qui sont, de mon point de vue, de nature à améliorer le système politique guinéen et favoriser la rectification institutionnelle qui est recherchée, la réfondation qui est recherchée, ou que la 5ème République, qui va découler de la future nouvelle constitution, soit celle qui serait enfin, j’ai envie de dire, celle qui permettra le développement de notre pays », estime-t-il.
Plus de pouvoir pour la Primature et que justifie cette invitation ?
« C’est parce que nous sommes tous d’accord que nous avons, en Guinée, pendant de très longues années, dénoncé l’hyper-puissance du Président, mais ce n’est pas une particularité de la Guinée, c’est une écuelle, qui est reprochée et que l’on rencontre dans la plupart des pays de la sous-région d’inspiration française. Mais, partant de ce constat-là, de cette volonté de rééquilibrer le pouvoir au sein de l’appareil d’État, je pense qu’au sein de l’exécutif, nous gagnerons à avoir un Premier ministre qui puisse avoir de réels pouvoirs, qui puisse manager, un vrai chef d’équipe, qui participe à l’exécution des textes, comme généralement les textes législatifs, je vais dire, comme généralement le prévoient les textes constitutionnels, et qui puisse, par la même voie aussi, à travers de nouveaux pouvoirs, manager une équipe ministérielle qui est cohérente, étoffée, compétitive, et qui dispose de réelles volontés », explique l’auteur du livre intitulé ‘’Le déséquilibre des rapports entre les organes politiques en Guinée sous la quatrième république.’’
Au niveau des ministres, l’auteur propose qu’ils aient d’importants pouvoirs, pas que des pouvoirs qui seraient artificiels, mais des réels pouvoirs. Au même moment, il faut instaurer la culture des résultats.
« Ce que nous souhaitons, et pour qu’ils soient efficaces, impératifs, eux aussi, qu’on leur laisse les marches de manœuvre nécessaires pour qu’ils pilotent leur département avec autonomie, quitte à leur soumettre à des obligations de résultats, à les évaluer régulièrement, et ceux qui n’atteignent pas les résultats qui leur sont fixés par le Président et le Premier ministre, après, il faudra les remplacer. C’est cela que de mon point de vue, il faut instaurer une gouvernance pour l’efficacité pour que les résultats puissent être au rendez-vous pour les valeurs de nos compatriotes », formule l’ancien administrateur.
Le parcours constitutionnel guinéen.
Là aussi Dr Cellou Diallo apporte une précision importante. Cela va beaucoup surprendre que la Guinée tend vers la sixième république et non la cinquième comme le font croire de nombreux guinéens. Lors du dernier référendum constitutionnel, le débat était soit un troisième mandat ou soit un premier mandat de la quatrième République. Pour Dr Cellou c’est tout simplement « un véritable abus de langage », tranche-t-il.
« Je pense que nombreux sont nos compatriotes qui à l’époque n’avaient pas compris qu’on était déjà dans la quatrième République. Logiquement, en 2020, on devait passer pour la cinquième République. Parce que 2010-2020, c’était la quatrième République. Donc il y a eu un vrai abus de langage, mais globalement, 80% ou peut-être même plus des juristes conviennent que ce n’est pas forcément lorsqu’on change de Président qu’on change de Constitution. C’est la profondeur des révisions constitutionnelles ou des changements constitutionnels qui peuvent entraîner un changement de la République. En 1982, on a procédé à une révision, mais en réalité, on a changé de République. Parce que les révisions étaient tellement profondes que les institutions n’étaient plus les mêmes, l’appareil d’État n’était plus le même, l’organisation de l’État n’était plus la même. Donc on avait déjà changé de République. Et c’était la deuxième République qu’on a eue en 1990-2008, la troisième République qu’il y a eu 2010-2020, la quatrième », insiste l’écrivain Dr Diallo.
La constitution qui est dissoute, c’est la troisième ou la quatrième ?
C’était la constitution de la cinquième République, si on suit la logique défendue essentiellement par de nombreux juristes. Donc là, normalement, on devrait parler peut-être plus de la sixième République, sachant que la cinquième République a eu un an d’application. Donc vous voyez, la constitution de 2020 a été suspendue le 5 septembre 2021.
Dr CELLOU DIALLO
Les deux livres sont disponibles dans les boutiques de l’Harmattan Guinée à Kaloum mais aussi en ligne notamment avec Amazon et beaucoup d’autres sites de revente des ouvrages en ligne.
Autour de l’autre sur le présidium, le dernier Premier Ministre du Général Lansana Conté Ahmed Tidiane Souaré et son successeur Kabinet Komara, Madame Diallo Rose Pola Pricémou, Ministre des Postes, Télécommunications et de l’Économie Numériques, Dr Jean-Paul Kotémbedouno, conseil national membre de la commission des lois au CNT mais aussi probationnaires de l’autre. Dans le public on peut retrouver facilement retrouver leur ancien encadreur à l’Université, les amis et proches mais la famille.