Leguideinfo.net : c’est un cri de détresse poussé depuis la Turquie. Laye Condé se sent impuissant appel à l’aide surtout depuis la mort d’un de ses compatriotes dans des conditions ‘’insoutenable’’, le 31 mars dernier. Le défunt, Mamadou Oury Barry menait une vie parfaite en Indonésie avant d’avoir l’idée de rejoindre l’Europe via la Turquie, selon M. Condé. La vie de M. Diallo a basculé depuis qu’il a été pris et retenu dans un camp où il a contracté une maladie qui a fini par l’emporter. Pire, il n’est pas seul selon notre interlocuteur. Une source nous confie que la diplomatie guinéenne fait ce qu’elle peut pour les compatriotes en conflit avec les lois turques.
Dans un long témoignage, Laye Condé, nous explique les circonstance de la mort de Mamadou Oury Barry jusqu’à son enterrement hier lundi à Conakry comme l’avait souhaité le regretté.
« L’histoire de Mamadou Oury Barry, un guinéen qui vivait en Indonésie. Il s’était marié à une indonésienne et avait eu trois enfants avec elle. Il avait une très bonne vie, il faisait des affaires. Il a décidé de venir en Turquie pour faire des affaires. La situation a commencé à se dégrader, il a voulu traverser par la Grèce pour rejoindre l’Europe. Il a été mis en prison, là-bas les conditions d’incinération n’étaient pas bonnes, il a contracté une maladie. Il fait quelque temps là-bas, après être sorti il est venu dans une ville qu’on appelle Konya. Malgré qu’il fût malade, il se débrouille ici. La maladie a surgi. Quand la situation s’est beaucoup dégradée, nous avons décidé avec sa famille qu’il rentre à Conakry », explique Laye Condé.
Et cela alors que la situation s’est empirée. Sa dernière volonté était de rejoindre la Guinée mais c’est finalement son corps qui va atterrir à Conakry après avoir perdu beaucoup de temps jusqu’à ce que l’irréparable se soit produit. Il a perdu trois jours à l’aéroport d’Istanbul avant de rendre l’âme.
Ayant perdu son passeport, il a fallu l’intervention de l’ambassade de la Guinée pour obtenir un laissez-passer.
« J’avais pris le billet d’avion pour lui, il n’y a pas de vol direct Konya Conakry, un vol direct Turkish Airlines. On a pris le billet Konya-İstanbul et İstanbul Conakry. Il a dormi chez moi la nuit du jeudi. qu’on a créé un vol direct Turkish Airlines. Il a dormi chez moi avec moi la nuit du jeudi. Il devait bouger le vendredi à 8h45 à l’aéroport de Konya. Konya et Istanbul c’est une heure et Il allait arriver à l’aéroport d’istanbul à 9h45 et le même jour le vendredi à 17h45, il avait le vol Istanbul Conakry. Je l’accompagne à l’aéroport de Konya, le vendredi à 8h. Comme il avait déjà perdu son passeport, on a donc contacté l’ambassade de la Guinée en Turquie pour l’obtention d’un laissez-passer. L’ambassade nous a tellement facilité l’obtention, malgré qu’il y avait des documents manquants mais comme c’était un cas urgent l’ambassade nous a même donné le laisser passer gratuitement. Normalement les frais de laisser passer soit à 50 dollars et ils nous ont donné ça à record. Je profite pour remercier l’ambassade, pour cela », témoigne M. Condé.
Mais cette joie a été de courte durée. Le document aura du mal à servir devant les autorités turques, poursuit-t-il.
«Le laissez-passer est en français. On est venu à l’aéroport de Konya, l’agent de Turkish Airlines qui était là-bas, il a vu le laisser passer mais comme il ne s’est pas parlé français, il dit qu’il que c’est sa première fois de voir ce document. Maintenant c’est ainsi qu’il a commencé à apprendre les photos appelées demander maintenant. Il a même pris la photo devant moi où il a envoyé la photo sur WhatsApp à l’agence de Turkish Airlines de Conakry pour leur demander, est-ce qu’il reconnaisse ce document? Il était 8h en Turquie, c’est-à-dire 5 heures en Guinée, la Guinée et à l’état de 3 heures par rapport à la Turquie. Bon maintenant on a commencé à retarder jusqu’à ce que le vol domestique ait atterri comme le vol avait atterri», raconte-t-il.
« Je parle la langue turque. Je lui ai dis qu’il faut laisser mon frère symbolique parce que s’il reste ici et que le vol part déjà arnaqué le billet devant ça va être une grande perte. J’ai essayé de le convaincre, il a accepté. Malgré qu’il n’avait pas eu la confirmation Turkish Airlines de la Guinée. Il a laissé s’embarquer quand-même. C’est ainsi qu’il est arrivé à Istanbul le vendredi à 9h45. Bon il est resté à Istanbul là-bas il a eu beaucoup de difficultés régulièrement il m’appelait mettait le téléphone sur haut parleur pour que je puisse communiquer avec les agents qui n’accepte même pas d’ailleurs pas de prendre le téléphone qui le disait met sur le haut-parleur et puis je parlais. J’étais au boulot mais je voulais faire comprendre que c’est un cas urgent. Le monsieur est tellement malade qu’il a bougé sur un fauteuil roulant à Konya pour Istanbul donc c’est pour vous dire la gravité de la situation. On avait mis le service médical donc il a bougé sur un fauteuil roulant à Istanbul. Ils ont reconnu le laissez-passer, il était trop tard. Maintenant il ne pouvait plus s’embarquer», regrette M. Condé.
Intervention de l’immigration
«C’est ainsi que l’immigration aussi l’a demandé de payer un montant de 17 100 Tl (livre turque), approximativement quelque chose de 600 à 700 dollars comme ça. Il a dit qu’il n’a pas d’argent qu’il préfère être déporté. Donc maintenant l’immigration, ils ont commencé à le retarder là-bas. On l’a de côté. Ça c’était le vendredi, donc imaginons un peu le vendredi le samedi aussi il est allé à l’aéroport, le dimanche ce qui faisait trois jours. Pendant trois jours avec son état, il n’a pas mangé, il n’a pas bu et il n’y a personne à côté de lui. Son téléphone était déchargé aussi je n’arrivais pas à le joindre. Il a fait trois jours à l’aéroport le dimanche maintenant quand sa situation s’est complètement dégradée, eux-mêmes ils ont compris qu’avec sa situation là c’est grave. Ils ont appelé l’urgence», poursuit Laye.
La terrible nouvelle
«C’est ainsi que l’ambulance de la pris pour l’envoyer à l’hôpital de Sakura Astanisi, le lundi toujours quatrième jour nous on n’arrivait pas à le joindre. Moi il m’avait appelé la soirée du dimanche pour me dire que ça ne va pas ensuite. Moi, j’ai dépêché un ami qui vit à Istanbul là-bas. Il est parti à l’hôpital. C’est ainsi que quand mon ami est arrivé à l’hôpital, on lui a annoncé le décès de mon frère Mamadou Oury Barry. Une nouvelle qui m’avait choqué et sidéré», se désole-t-il.
`Le cas de Mamadou Oury Barry n’est pas un cas isolé, regrette Laye Condé.
«Mamadou Oury Barry est venu en Turquie dans l’espoir de faire des affaires. Après ça n’a pas marché on l’a attrapé on l’a mis en pris, il a fait six mois de prison. Et c’est en prison qu’il est tombé malade. Dans cette même prison, il y avait un autre frère, Mamadou Saliou Diallo qui avait contracté la maladie là-bas aussi. Donc il se connaissait. Mamadou Saliou là est décédé le début du Ramadan. Il avait le même problème. Un problème de mot de qui est lié à son pancréas. Il avait très mal au ventre à chaque fois qu’il se plaignait de cette maladie jusqu’à un bon jour, je quittais au boulot on nous a annoncé que Mamadou salut est décédé», se souvient-t-il.
«Il y a le groupe de Guinée ainsi Mamadou Oury Barry avait même partagé un vocal dans le groupe, qui existe jusqu’à présent. Il a dit eh mon frère maman et pourtant on disait en prison que quand on va sortir on va se soigner. Il a fait beaucoup de doigts. Il dit que ton âme repose en paix donc lui aussi comme il a vu que sa situation voulait rentrer au pays. Mais vous dites que quand quelqu’un est dans une situation irrégulière vous l’attrapez et vous le mettez en prison. Maintenant qu’il a décidé de rentrer dans son pays, vous l’empêchez de rentrer dans son pays. Donc moi c’est pour cela cette situation, ça m’a révolté parce que je m’imagine qu’un turque à Conakry se trouvant dans la même situation qui veut venir dans son pays et qui l’empêche de venir ou on le retarde jusqu’à ce qu’il perd de la vie à notre aéroport, je pense que cela serait un très grand scandale», estime LC.
Le ressenti
«Moi j’ai fait au moins 7 ans en Turquie mais le bafouement des droits humains que je vois en Turquie, je ne l’ai jamais vu et je ne savais même pas. Même hier au moment où je vais profiter de raconter cette histoire aussi. J’ai un frère ici monsieur Sakho qui a un peu vieilli, il est dans la quarantaine. Il a sa femme qui est un peu avancé en âge aussi. Il m’a appelé hier et m’a dit qu’on a arrêté sa femme à Konya. Le monsieur est parti en prison. Il est venu ici du fait qu’il a quitté en prison jusqu’à présent elle ne sait pas encore retrouvé. Il m’a appelé hier qu’on a arrêté sa femme. Hier même quand je l’appelais moi-même, j’ai peur que si la tension ne lui fasse tomber tellement le choc est grand pour lui», s’inquiète le jeune.
Autre cas qui préoccupe Laye Condé (la peur au ventre).
«En Turquie, nous venons pour nous chercher mais on est déjà en Turquie. Tout le monde marche la peur au ventre on nous attrape. On nous met en prison comme des vulgaires voleurs. Nous sommes traqués par la police comme s’il y a des personnes très honnêtes qui ne fument même pas la cigarette à plus forte raison faire n’importe quelle autre chose».
«Moi en tant qu’africain, je peux dire que le droit des Africains est bafoué. On nous a nommés en prison. Nous n’avons pas volé, nous n’avons pas triché. Nous n’avons rien fait de mal. On nous jette là-bas pendant un an. On tombe malade, on veut rentrer dans notre pays, on nous empêche aussi», a dénoncé ce ressortissant africain.
«Nous sommes en train de mourir en Turquie comme des bêtes sauvages. Nous sommes en train de mourir comme des animaux de sacrifices. Nous sommes en train de mourir en Turquie comme les moutons sacrifices qu’on prend pour égorger chaque fête», accuse Laye Condé.
«Donc moi je lance un appel au gouvernement guinéen, au ministère des Affaires étrangères ou à toute personne qui sait qu’elle peut nous aider dans cette situation qu’elle nous aide parce qu’il y a un Turquie vraiment nous les Africains. Nous sommes en train de souffrir ici. Si l’Union africaine peut se donner les mêmes pour qu’on nous laisse travailler librement en Turquie parce que nous ne sommes pas là, il n’y a aucune plainte contre nous que nous volons, nous violons ou nous faisons quelque chose qui dérange la quiétude sociale. Nous sommes là c’est pour nous chercher. Nous sommes là parce que dans nos pays il n’y a pas de zone industrielle où on peut se lever pour aller chercher de l’argent», justifie le jeune.
«Nous sommes là pour subvenir à nos besoins. Nous appelons à ce que l’Union africaine, la communauté internationale, toute personne qui peut nous entendre pour qu’on puisse nous aider afin que nous sessions de mourir en Turquie comme des bêtes sauvages», martèle ce ressortissant africain.
Nous avons tenté d’entrer en contact en vain avec le directeur des guinéens établis à l’étranger. Il n’a ni répondu à nos messages encore moins à nos appels. Quant à l’ambassade de la Guinée en Turquie, nous n’avons pas pu avoir une réponse officielle. La source qui a pris la parole chez nous, préfère le faire sous l’anonymat. Elle nous confie que la situation est sous contrôle. néanmoins qu’une communication officielle est attendue, ajoute la même source.