Legudeinfo.net : « On ne veut pas de l’argent, on veut les conditions », à l’occasion du Festival International de Djembé (FID-Guinée), deux panels ont été organisés pour parler du secteur de la musique. Lors du deuxième panel, l’exposé de la délégation brésilienne en Guinée a marqué l’auditoire. Flavio De Abreu membre du Bureau Export de la Musique Brésilienne a partagé l’expérience de son pays notamment depuis l’an 2000. Il explique clairement le rôle de l’État selon lui et le devoir des artistes.
« Le bureau d’export de la musique brésilienne a été financé de l’an 2000 à 2020 par l’année brésilien. Après le changement de la présidence au Brésil, il y aura un gouvernement d’extrême droite. Tous les financements ont été coupés », se rappelle Flavio tout en expliquant comment le secteur s’est tiré et se fait son chemin.
Pour ce manager d’artistes, l’État n’a pas forcément besoin de financer directement les artistes. Il explique les multitudes emplois qui se crée autour de la musique notamment à travers des festivals comme le Djembé qui s’ouvre aujourd’hui ici à Conakry.
« Il faut mettre en évidence la quantité d’emplois générés par la culture ? Quand on fait un festival comme ça, combien de personnes vont travailler par seulement travailler, pas seulement les artistes et les producteurs. Comme bien des gens dans la partie technique ? Des vendeurs de marchandises, des hôtels ? Parfois on oublie tout ça, on pense seulement de la musique, des tableaux… », liste l’homme de culture.
« Quel est le rôle de l’État selon moi ? Alors moi je ne crois pas que l’État doit financer disons les artistes directement. Mais je pense que l’État doit donner les bonnes conditions pour qu’on puisse vraiment se développer. On ne peut pas vous donner une voiture, vous dites de conduire, vous ne faites pas de routes et nous on fait une partie de chemin. Par exemple au brésil, il y avait des fonds qui étaient pour la culture, mais on ne savait pas comment les utiliser donc ils étaient bloqués pendant des années. Pendant la pandémie, c’était débloqué du jour au lendemain. C’était vraiment de l’argent directement dans les poches des artistes. N’importe quel dossier approuvé avait de l’artistes mais c’était pour produire des albums, il avait beaucoup d’argent. Puisqu’on ne pouvait pas faire des live. Mais les résultats on s’est retrouvés avec beaucoup d’albums mais on n’avait pas où joué. Alors on demande où sont les maisons de spectacles ? Le gouvernement doit alléger les impôts pour l’achat des équipements par de son, l’État doit garantir la sécurité institutionnelle aux artistes et aux détecteurs des droits d’auteurs. Il faut que les choses soient solides, si on change de gouvernement, les choses doivent rester. Il y a pleins de moyens pour s’autofinancer. Il faut lutter pour ça. Qu’on le dise à tout le monde. On ne veut pas de l’argent, on veut les conditions et si vous trouvez que ce n’est pas important, alors vivez sans la culture, c’est bon », a déclaré Flavio De Breu, du bureau export de la musique brésilienne devant nos caméras et les panélistes sur les financements de la musique à la plage Camayenne.
Mamoudou Boulléré Diallo
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