Leguideinfo.net : l’avocat est visiblement agacé par la fermeture des médias en Guinée et fini par vider le sac. Lors de la projection en première du film Seleelan, le célèbre avocat Me Paul Yomba Kourouma témoigne d’une grande émotion occasionnée par le contenu du court métrage. Il dit avoir coulé des larmes quand il a imaginé le mariage d’enfants en se mettant à la place du père d’une fille victime de la pratique. L’avocat de Toumba Diakité annonce dors et déjà la création d’une fondation pour recueillir et défendre toutes les filles qui vont éventuellement s’opposer à un mariage d’enfants. Pour que le message atteigne la cible, il demande la réhabilitation des télévisions fermées en Guinée.
« En tout cas, il s’agit d’un film inédit, un événement d’une grande densité. Heureusement que c’est aussi dans un centre culturel et c’est très important. Je suis aussi très heureux que les représentations diplomatiques, l’ambassade de France ait pu honoré de leur présence à cette solennité là. La Fondation Soul Bang’s et son épouse nous a ému. Il a manqué quelque chose à la solennité. Je devais avoir un mouchoir parce que pendant tout le temps le court métrage, je pleurais parce que je voyais ma fille vierge, moins âgée, pas de consentement être livré à un vieillard à la barbe blanche. Ce monsieur, je voulais le rencontrer passer la jouer, parce qu’il a joué un mauvais rôle dans cette affaire », ironise l’avocat pour saluer le travail abattu pour les artistes.
Il reprend la parole et crache la vérité sur les maux qui peuvent empêcher l’éradication des fléaux tels que les mariages d’enfants. L’avocat engage les parents à une prise de conscience.
« Je ne permettrai jamais que ma fille subisse l’excision. Il y a des normes auxquelles nous devons nous opposer désormais. Nos coutumes, nos mœurs, il y en a qui sont bons. Il faut le refus des pères, de la jeune fille même si elle devait aller se refuser ailleurs qu’elle s’oppose. Moi je suis dans le cadre de cette opposition et je voudrais que toutes les filles qui s’opposent à leur familles et qui sont renvoyées, on va créer une fondation pour les recevoir et pour améliorer leurs conditions de vie. La fille doit choisir volontairement son homme. Elle doit vivre librement. Je crois que le myocarde, le cœur doit être pour l’harmonie de la famille et pour sa pérennité », déclare-t-il.
Me Paul Yomba Kourouma peine pour le travail et les travailleurs qui se heurtent à la réalité liée à la fermeture des médias indépendants dans le pays. Deux choses l’une, les autorités doivent agir soit en créant des opportunités et ouvrir des nouveaux médias soit en permettant à ceux qui existent de faire leur travail.
« C’est déjà pédagogique ce qui s’est passé et j’avais bien voulu qu’on ne ferme pas les portes à la presse, aux stations de télévisions pour que de pareils messages soient diffusés et diffusés. Ils ne peuvent être diffusés que par la voix de la télévision que nous demandons humblement aux autorités d’en créer ou de réhabiliter celles qui sont fermés », plaide-t-il.
Pour rappel, la junte militaire au pouvoir en Guinée a procédé à la fermeture de plusieurs médias populaires du pays depuis le 22 mai 2024. Une situation qui crée un vide dans la fourniture d’information à la population.
Mamadou Sadio Baldé et Mamoudou Boulléré Diallo
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