Leguideinfo.net : la réintégration de la République de Guinée à l’OIF est l’une des décisions les plus controversées que l’Organisation Internationale de la Francophonie que l’institution ait prise ces derniers temps. Puisque la Guinée traverse une transition et les autorités sont soupçonnées de vouloir ‘’confisqué’’ le pouvoir, les avocats français du FNDC écrivent à l’organisation pour contester la décision.
« Nous avons l’honneur de vous écrire en qualité de Conseils du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). Depuis plusieurs années, nous accompagnons activement le FNDC dans le cadre des initiatives prises pour permettre que les violations des droits humains cessent en Guinée et puissent faire l’objet d’une judiciarisation. Nous observons plus généralement avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation sur place dans le respect de ces mêmes droits », écrivent les hommes en robe noir pour se marquer de la décision de l’OIF.
« Nous avons pris connaissance avec sidération de la décision de mettre un terme à la suspension de la République de Guinée de la Francophonie prononcée en 2021. Il s’agit d’une décision forte, puisqu’elle doit permettre aux autorités guinéennes de participer au Sommet de la Francophonie, prévu en France les 4-5 octobre prochains. C’est pour le FNDC totalement impensable, tant il existe un fossé abyssal entre la situation sur place et les motifs de cette décision qui offre une forme de réhabilitation indue », dénoncent les avocats.
« Cette décision ne trouve aucunement à s’expliquer au regard de l’intensité des violations des droits humains en Guinée. Personne ne pouvait s’attendre à une telle décision qui suggère une évolution favorable de la situation politique en Guinée. Aucune circonstance nouvelle n’est pourtant de nature à la justifier, alors que le pays s’enlise dans une dérive autoritaire totale. Cette décision est également profondément révoltante car elle s’assimile à une forme de récompense face à une suspension légitime qui a duré plusieurs années. Or, nous ne voyons aucun indicateur de rétablissement de l’ordre constitutionnel et du respect des droits et libertés en Guinée. Cette suspension est à l’envers de ce à quoi nous assistons », indiquent les avocats qui s’interrogent par la même occasion sur le sort réserver à leurs clients disparus depuis le 09 juillet 2024.
« Nous rappelons notamment que cette décision intervient après la disparition de deux membres du FNDC, Messieurs Foniké MENGUE et Billo BAH, le 9 juillet dernier. Selon la belle-sœur du coordinateur national du FNDC Oumar SYLLA et les témoignages recueillis, un contingent d’éléments mixte des Forces Spéciales (FS) et du Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) ont pris d’assaut le domicile de Monsieur Foniké MENGUE avec un déchaînement de violence inouï. Présents lors de cet assaut, Messieurs Foniké MENGUE et Billo BAH y ont été interpellés par les forces gouvernementales. Pourtant, à notre plus grande stupéfaction, le parquet général près la cour d’appel de Conakry soutient dans un communiqué qu’aucun organe d’enquête n’a procédé à aucune interpellation » racontent-ils. Voici pour vous l’intégralité du document intitulé : Contestation de la levée de la suspension de la République de Guinée au sein de la Francophonie