Leguideinfo.net : Au centre américain situé dans l’enceinte de l’ambassade des États-Unis d’Amérique en République de Guinée, Dr Bangaly Camara vient de partager une étude transcendante sur l’utilité, l’importance et l’orientation des médias d’État en Guinée. L’enseignant-chercheur et consultant a exposé sur « la gouvernance participative, levier de transformation des médias d’État en médias de service public. » Le journaliste-écrivain, éclaire aussi sur les faiblesses, les raisons des blocus de façon générale et a conclu par de propositions des pistes de solutions. Lors de cette rencontre de partage avec la presse, l’ancien reporter à la Radio Diffusion Télévision Guinéenne (RTG), ancien Directeur Général de l’Institut de l’Information et de la Communication de Kountia s’appuie parfois sur propre expérience pour argumenter sa thèse.
Le principal problème est le fait de tordre la main à la loi. « La Haute Autorité de la Communication (HAC), est impuissante face à la RTG. Elle ne peut rien. Je le dis en tant que chercheur, j’ai travaillé là-dessus, j’ai vu des textes. Alors que les textes lui donnent pleine attitude d’agir mais elle ne peut pas … ! Et quand vous regarder les textes de création de la HAC, vous regarder les textes sur la liberté de la presse, vous regarder de création, vous voyez quand-même quelque part, elle peut mais en réalité elle ne pourra pas et ne veut pas, justement parce que la mutation est d’ordre psychologique », constate Dr Bangaly Camara à travers son étude.
« Pendant ce temps, on est dans un contexte social où nos consommateurs nous réclament la qualité. On ne peut plus les tromper, on ne peut plus colmater l’information, les balancer et qu’ils acceptent. Il faut qu’on leur donne des informations de qualité fiable. C’est ça le problème. D’un côté, le public attend de nous la vraie information, il attend de nous le contenu de qualité et de l’autre on est embêté par un certain nombre de paradigmes qui nous empêchent d’évoluer », regrette l’enseignant.
L’actuel responsable du cabinet IMC (Institut des Médias et de Communication) basé à Conakry et collabore avec des Organisations Nationales et Internationales sur des questions liées aux Médias et la Communication, s’attarde aussi sur le facteur cognitif implémenter dans la maison mère qui lui pose des problèmes.
« Il existe au sein de la RTG une culture d’entreprise qui repose sur des croyances et des valeurs. On croit que la RTG doit défendre mordicus l’intérêt et de ne rien dire qui puisse le compromettre même s’il a tort. On croit que la RTG appartient au gouvernement. Pourtant, il n’appartient pas au gouvernement. Il appartient à vous, à moi et à tout le monde y compris le gouvernement. Il faut toujours présenter l’image positive de la Guinée à l’extérieur, là quand-même je suis d’accord. On croit que le discours de la RTG est sûr et passe mieux au sein de la population. Et ils oublient le fait que les consommateurs ont muter. Ils ont plusieurs possibilités de recouper l’information. On croit toujours que la RTG doit défendre les actions du gouvernement, même si ce n’est pas profitable on croit qu’il faut présenter le côté positif et laisser le côté négatif jusqu’à ce qu’ eux-mêmes se rendent comptent que ce n’est pas bon. Donc ne doit pas parler des faiblesses. On croit que la RTG est la seule vitrine de la Guinée. Le rôle dévolu à la RTG n’est pas très bien défini », révèle l’enseignant chercheur dans son étude, qui constate « un climat de peur et d’incertitude » qui s’empare de la RTG. « Ils ont la perception que la RTG est un moyen stratégique de conquête et préservation du pouvoir», souligne le conférencier.
« La RTG baigne dans un environnement juridique qui est plus ou moins favorable à son épanouissement institutionnel et professionnel. Son statut de service rattaché (L025/2018), avec rang d’une direction générale, la contraint à l’obéissance aux seules directives données par le gouvernement à travers le Ministère de l’Information et de la Communication dont elle relève », révèle l’étude de Dr Bangaly Camara.
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Mamoudou Boulléré Diallo et Mamadou Sadio Baldé