Leguideinfo.net : l’état dégradé du tronçon Kagblen-Tanéné via Dubraka devient préoccupant à tous les niveaux. D’ailleurs un communiqué de l’Agence de Gestion des Routes de Guinée (AGEROUTE), datant du 9 août 2024, reconnaît que les tronçons Kagbelen-Tanéné, celui de Mamou-Labé et de Mamou-Faranah sont fortement dégradés. Et que cela impact négativement les usagers. La bonne nouvelle est qu’un financement est acquis pour la réhabilitation de ces voiries, rassure l’AGEROUTE. Mais le même communiqué précise que les travaux ne peuvent se faire pendant cette période des grandes pluies. En attendant, ce sont des travaux de bricolage qui sont faits sur place pour maintenir tant soit peu la circulation. Nous avons joint au téléphone pour vous le responsable de communication de l’AGEROUTE pour nous expliquer le plan de secours mis en place.
« Là où il y a des trous béants, nous sommes là avec l’entreprise pour mettre les blocs fermer ces trous faciliter la circulation aux usagers. On le fait quotidiennement sur ce tronçon. Ce qu’on projet c’est après les grandes pluies. La réhabilitation de ce tronçon est déjà acquise nous attendons la fin des grandes pluies pour le démarrage des travaux de réhabilitation de 62 kilomètres c’est-à-dire de Kagbelen jusqu’à Tanéné via Dubréka. Mais avec les grandes pluies on ne peut faire des travaux proprement dites maintenant-là. C’est ce qu’on peut rassurer », se défend Mamadi Diawara du service de communication de l’AGEROUTE.
Sur le coût de financement de ce tronçon Kagbelen-Tanènè et celui de Mamou-Labé, M. Diawara n’a pas voulu s’aventurer. Il nous explique tout simplement que l’entretien de la route est à la charge de l’entreprise bénéficiaire du contrat de réhabilitation.
« C’est comme ça qu’on travaille, quand le tronçon est sous contrat d’une entreprise, et qu’il y a la pause dû à la pluie, c’est la même entreprise qui fait la maintenance en attendant les grands travaux », explique M. Diawara.
Pour sa part, Balla Moussa Konaté, Ingénieur des Ponts et chaussées, salue la tactique de l’AGEROUTE. Selon lui, l’entreprise ne pouvait faire autrement. Même s’il est d’accord qu’il est prudent d’attendre la fin des grandes pluies, il faut dire qu’il a aussi des réserves pour la qualité du travail attendu.
« Avant tout, la route Kagbelen – Dubreka-Tanènè est un axe routier d’une attention particulière pour la Guinée à cause en particulier de son rôle de porte d’accès à l’une des plus importantes zones minières bauxitiques au monde. La dégradation à l’état avancé d’une telle infrastructure est évidemment une préoccupation majeure pour notre pays. Le choix porté sur l’AGEROUTE afin de permettre à cet axe routier de répondre efficacement à nos attentes, est normal. Techniquement, c’est une bonne initiative que l’AGEROUTE décide d’attendre la fin de la saison des pluies pour commencer les travaux proprement dits sur cette route. Ce qu’elle peut faire en ce moment est de maintenir la praticabilité de cette route jusqu’à la bonne saison pour les travaux consistants », explique l’ingénieur.
En réalité, dit-il, « ce tronçon de la nationale n⁰4 est non seulement soumis à la pression du trafic ordinaire, mais surtout à celle des activités minières et de l’utilisation abusive du transport de la majeure partie de l’approvisionnement en gravier granitique et sable pour les constructions à Conakry et son alentour. Les effets négatifs de tous ces assauts durent sur cette route depuis son ancienne réhabilitation en début des années 2000, sans entretien conséquent d’accompagnement. J’estime que L’AGEROUTE a déjà fait son choix de route moderne et solide par rapport à tout ce qui attend celle-ci, y compris l’entreprise qui possède les qualités requises pour réaliser ce futur bijou. À quelques années seulement de la présence de l’AGEROUTE sur le terrain, vu ses résultats significatifs, je fonds l’espoir que cette agence relèvera ce grand défi », apprécie Balla Moussa Konaté.
Au chapitre des recommandations, Balla Moussa Konaté, se montre très généreux. Il partage une vision pour la route Kagbelen – Dubréka – Tanènè.
« Je souhaite que la route Kagbelen – Dubréka – Tanènè soit traitée de la manière suivante : ☆ Kagbelen – Dubreka, en route urbaine moderne de 2×2 voies ; ☆ Dubréka-Yorokoguia, en route moderne périurbaine à une chaussée ; ☆ Yorokoguia – Tanènè, en route de réseau de la 3ème catégorie. Dans l’ensemble, nous devons constamment tenir en compte des trois défis à relever pour un meilleur service de nos infrastructures routières, à savoir : le défi de leur géométrie impeccable, de leur résistance à long terme et de leur exploitation rationnelle », propose-t-il.
Du côté des usagers, la désolation teintée des pertes est palpable au quotidien. Un chauffeur nous a confié qu’il enregistre régulièrement des pannes sur ce tronçon. Et ce n’est pas un cas isolé, sur place on peut trouver des véhicules en panne aux niveaux des points critiques et mêmes des cas d’accidents sont à déplorer sur cette route d’entrée de la capitale Conakry. Cette zone traverse une zone industrielle.
Un autre citoyen se démarque pour dire que les autorités risquent de déplacer le problème au lieu de le résoudre définitivement. « Ce tronçon est très fréquenté par des gros porteurs. Les travaux de bricolage n’apportent pas de solution. Seule la construction d’une route conséquente peut régler le problème », dit-il.
Reportage de Mamoudou Boulléré Diallo
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