Leguide.info : Enseignante-chercheuse, la Guinéenne Dre Diaka Sidibé a été révélée au grand public à travers sa nomination au poste de Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation depuis le 26 octobre 2021 dans le gouvernement dirigé par Mohamed Béavogui. Ingénieure géologue, Dre Diaka SIDIBE est femmes au parcours d’exception. Son impact dans le secteur de l’enseignement supérieur a mis tout le monde d’accord au point que le successeur de M. Béavogui l’a confirmée le 20 août 2022, elle va gérer le département jusqu’à la dissolution du gouvernement de Dr Bernard Goumou, le 19 février 2024.
Visitons ensemble son parcours avant de donner quelques chiffres du dernier rapport annuel 2023 de son département.
Pure produit de l’école africaine, elle passe ses études primaire et secondaire en République de Guinée, elle bénéficie d’une bourse d’étude au Maroc où elle obtient une licence fondamentale en sciences de la terre et de l’univers en 2009, puis un master en 2011 avec un diplôme en Géologie de l’Ingénieur, avant de poursuivre avec sa thèse de Doctorat sur la Géologie, l’environnement et les risques naturels hydrologiques et sur des sujets post-doctorat qui va l’amener dans plusieurs pays d’abord, le Maroc puis la Roumanie et en fin la France.
Après ses études, Dre Diaka SIDIBE a relevé de nombreux défis au cours de sa carrière, allant d’enseignante-chercheuse, d’ingénieur géologue, de cadre dans le système d’enseignement supérieur et la recherche, d’entrepreneure et d’actrice engagée auprès des ONG éducatives et associations scientifique, etc. Un véritable moteur pour l’enseignement supérieur guinéen.
En octobre 2019, Dre Diaka SIDIBE devient la première femme nommée Directrice Générale de l’Institut Supérieur des Mines et Géologie de Boké, avant de devenir également la première femme Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation.
Il faut noter que Dre Sidibé a dirigé cumulativement le département enseignement technique et de formation professionnelle à l’autorité nationale d’assurance qualité dans l’enseignement, la formation et la recherche entre août 2028 et octobre 2019.
En 2023, Dre Diaka Sidibé l’Institut Supérieur des Mines et de la Géologie de Boké décerne le titre de Dr Honoris de Cosa. Déjà en 2022, PADEV avait décerné le Prix Africain de Développement.
Parlant de son impact dans le département de l’enseignement supérieur, nous avons consulté le dernier rapport annuel de 2023 pour conforter la position publique de l’opinion publique. C’est un rapport riche de huit pages que nous allons nous efforcer à résumer au maximum.
« Dans le programme 5, l’objectif du ProDEG est de réformer l’enseignement supérieur et la recherche scientifique pour mieux répondre aux besoins de développement du pays. La déclinaison du contrat annuel de performance (COPGUI) a permis d’évaluer les 53 services centraux et déconcentrés du département sur une base trimestrielle; d’harmoniser la plupart des outils de travail; et les bases des données. Ce qui a permis d’engranger davantage de recettes issues des activités génératrices de revenus qui se sont accrues de 20% en 2023 par rapport à 2022. »
Amélioration du pilotage du MESRSI et accroissement de la mobilisation des ressources financières :
D’abord, l’autonomie des IES, IRS et CDI a été fortement renforcée en 2023 grâce à l’adoption et la promulgation de la Loi portant sur les EPS. Plusieurs textes d’applications de cette loi ont été révisés/harmonisés et soumis pour validation. Sous l’angle des organes de gouvernance, les projets de décrets portant création des conseils d’administration (CA) au sein des IES et la nomination des différents membres ont été soumis.
Mise en place d’un système d’information efficace et performant :
En 2023, plusieurs applications ont été mises en place. Il s’agit notamment de : (i) la plateforme de traçabilité et de sécurisation des diplômes; (ii) la plateforme de gestion des enseignants chercheurs et chercheurs (PLAGECC) ; (iii) la plateforme de Gestion Électronique des Courriers (GEC) ; et (iv) le système électronique de paiement des bourses d’entretien des étudiants, via PAYCARD ; et (v) la suite Microsoft Office 365 pour les réunions virtuelles (TEAMS), la planification et le suivi des tâches (SharePoint).
Renforcement des capacités du PATS, des enseignants-chercheurs et des chercheurs du MESRSI:
Au cours de cette année 2023 coïncidant avec la 3ème et 4ème cohorte du programme 5000 Masters – 1000 PhD, 250 renouvellements de bourses de formation et plus de 400 nouvelles bourses ont été attribuées aux enseignants-chercheurs et chercheurs.
Expansion de l’offre publique :
Les capacités d’accueil des IES se sont fortement accrues en 2023, passant de 38 050 places en 2022 à 47070 places en 2023, à la suite de finalisation des travaux d’extension et réhabilitation de certaines IES, notamment à l’Université de Labé (UL) et à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC). Cette augmentation s’est accompagnée d’une hausse du pourcentage d’étudiants dans les institutions publiques qui est passée de 81,0% en 2021 à 83,1% en 2023. De même le pourcentage d’étudiants dans les filières scientifiques et techniques de 19,0% à 33,5% pour les mêmes années. Par ailleurs, une prise en compte effective du genre a permis de faciliter l’accès des filles/femmes dans les IES, passant de 32,4% en 2023 contre 31,0% en 2021.
Qualité de l’enseignement, de la formation et de la recherche:
L’intensification des efforts dans ce sous-programme a permis au PER de candidater davantage pour les grades académiques du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES). Au compte de l’année 2023, la Guinée a pu dénombrer 53 nouveaux inscrits au grade de rang B et 11 nouveaux au grade de rang dans le cadre du Comité Consultatif Interafricain (CCI). Longtemps, presqu’en marge du processus d’évaluation de l’ANAQ, les IES publiques se sont inscrites cette année dans la démarche qualité, ce qui a porté le taux d’accréditation des programmes de formation à 45,8% en 2023 contre 33,5% une année auparavant (44,2% en 2023 contre 13,7% en 2022).
Amélioration des conditions de vie des étudiants :
En 2023, plusieurs mesures ont permis d’améliorer considérablement les conditions de vie des étudiants guinéens. On peut par exemple citer l’augmentation des bourses d’entretien qui passent désormais de 95 000 à 100 000 GNF pour la première année de licence, de 100 000 à 200 000 GNF pour la licence 2, de 105 000 à 300 000 GNF pour la licence 3, de 110 000 à 400 000 pour la licence 4 GNF et de 500 000 GNF pour les autres niveaux. Ces bourses d’entretien sont désormais perçues par les étudiants via PAYCARD. Des projets de construction de dortoir et d’augmentation de la flotte de bus sont en cours.
Amélioration du niveau de production scientifique :
Au-delà des récompenses pécuniaires et des voyages d’études octroyées aux 6 lauréats, 14 nouveaux talents ont été détectés et promus ; 70 cadres des IRS/CDI ont été formés en montage et financement de projets de recherche assortis de candidatures sur des projets internationaux compétitifs ; environ ont mobilisées.
Intégration de l’innovation et des TICs dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique :
Des job dating ont permis des visites en entreprise de dizaines d’étudiants ainsi que la validation d’une première cohorte d’étudiants boursiers à l’Université Islamique de Technologie du Bangladesh. À sa première édition, 10 innovateurs ont été récompenser et chacun a bénéficier d’une enveloppe de 5 millions GNF et d’un ordinateur. Les 3 lauréats ont respectivement empochés : 50, 30 et 20 millions GNF, en plus d’une mobilité académique en France et en Tunisie.
À l’occasion du hackaton organisé au cours du mois de mars 2023, une centaine de femmes issues de 8 institutions ont été mises en compétition et 30 lauréates ont été récompensées. Par ailleurs, la dématérialisation des enseignements est déjà effective dans 8 Institut d’Enseignement Supérieur du pays. Enfin la 7ème édition des jeux universitaires de Guinée (JUG) à Kankan en avril 2023 a été l’occasion de réunir une vingtaine d’IES publiques et privées et plus de 2 000 personnes.
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