Leguide.info: Développement local et exode rural. La réalité des plusieurs villages au Foutah Djallon notamment. Madina Taibata, localité de la sous-préfecture Taran tente du mieux qu’il peut de tirer son épingle du jeu. Les habitants viennent de bénéficier d’une école primaire octroyée par une ONG. Les ressortissants s’activent pour l’obtention d’un poste de santé.
Un paysage à couper le souffle, avec une végétation soigneusement gardée. À l’intérieur, le travail est obligatoire, d’ailleurs le village est saint d’une façon à empêcher les animaux de brouter les cultures vivrières. Ici chacun mouille la chemise pour gagner sa vie. Diadia Bangoura comme on l’appelle, en est un exemple. Du haut de ses 75 ans, elle tient toujours à vivre de sa sueur.
«Je travaille seule ici, je sème une mesure (2,5 KG NDLR) d’arachides en deux jours de travail. L’espace sur lequel je suis en train de travailler peut prendre trois mesures et demie. J’ai une activité de maintenance. Ce que je récolte ici, c’est pour ma sauce, j’offre une partie aux visiteurs, mes enfants aussi je leur envoie une partie. Je fais aussi la pâte d’arachide. Il arrive des moments aussi où des voisins dans le besoin bénéficient d’un peu », témoigne la vieille.
Les jeunes se font rares et ceux qui arrivent ici c’est pour quelques temps. Ousmane lui laisse toujours un pied au village.
Selon les estimations de l’Imam Malick Barry, sage et muezzin de Madina Taibata qui garde encore l’historique en tête, ce village est vieux de plus de 300 ans. Les jeunes quittent tôt pour rejoindre les grandes villes et ou sortir du pays.
Le côté positif de l’exode est là, cette école. Elle est construite par les ressortissants du fouta Djallon, regroupés en l’association Haali pular de Vitoria-Gasteiz basée en Espagne. Inaugurés en décembre 2021 avec l’appui des autorités locales, les enfants suivent les cours ici.
Mamoudou Boulléré Diallo