Leguide.info : ce mercredi, 22 novembre, le rapport mondial 2022 de l’ONUSIDA sur la riposte au VIH/SIDA est rendu public à Conakry, capitale de la République de Guinée. Il ressort du document qu’il a plus d’engagement pour endiguer la pandémie. Les avancées, les défis, les chiffres et les freins tout est noté dans ce rapport de 5 pages que voici :
Résume du rapport mondial 2022 de l’onusida sur la sur la riposte au VIH/SIDA
I. INTRODUCTION
La riposte mondiale au sida est menacée. Au cours des deux dernières années et demie, la concomitance entre la pandémie de sida et de COVID-19 – ainsi que les crises économiques et humanitaires ont accru la menace sur la riposte mondiale au VIH. Le COVID-19 et d’autres instabilités ont perturbé les services de santé dans une grande partie du monde, et des millions d’étudiants ont été déscolarisés, ce qui a accru leur vulnérabilité au VIH (1).
Les pays à revenu faible et intermédiaire ont été mis au défi de réagir, car 60 % des pays les plus pauvres du monde sont en situation de surendettement ou courent un risque élevé de l’être, et on estime que 75 à 95 millions de personnes ont basculé dans la pauvreté, une augmentation sans précédent (2, 3).
En conséquence, la riposte au sida a subi d’importantes pressions alors que les communautés qui étaient déjà plus exposées au VIH sont désormais encore plus vulnérables. Dans certaines parties du monde et pour certaines communautés, la réponse à la pandémie de sida a fait preuve d’une remarquable résilience dans les moments difficiles, ce qui a permis d’éviter les pires conséquences.
Cependant, les progrès mondiaux contre le VIH ralentissent au lieu de s’accélérer : les dernières données recueillies par l’ONUSIDA montrent que si les nouvelles infections au VIH ont diminué dans le monde l’année dernière, la baisse n’a été que de 3,6 % par rapport à 2020 – la plus faible réduction annuelle depuis 2016. En conséquence, de nombreuses régions, pays et communautés doivent faire face à l’augmentation des infections à VIH parallèlement à d’autres crises en cours.
L’Europe de l’Est et l’Asie centrale, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ainsi que l’Amérique latine ont tous enregistré une augmentation du nombre annuel des infections à VIH au cours de cette dernière décennie (figure 0.1). En Asie et dans le Pacifique – la région la plus peuplée du monde, les données de l’ONUSIDA montrent maintenant que les nouvelles infections à VIH augmentent là où elles avaient diminué au cours des dix dernières années. Les Philippines et la Malaisie font partie des pays où l’on observe une recrudescence des épidémies parmi les populations clés, en particulier dans les endroits clés.1 Dans ces régions, les augmentations des infections sont alarmantes.
II. PROGRÈS VERS LA RÉALISATION DES OBJECTIFS 2025
La nouvelle Déclaration politique sur le VIH et le sida : Mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) le 9 juin 2021, engage les chefs d’État et de gouvernement à Adopter une nouvelle série d’objectifs ambitieux et réalisables pour 2025. Ces objectifs renforcent les objectifs basés sur des données probantes de la Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026 : Mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida, qui a été adoptée par le Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA en mars 2021.
Les nouveaux objectifs fixés exigent davantage qu’un progrès global : ils exigent que 95 % des personnes exposées au VIH utilisent la prévention combinée, et que les nouveaux objectifs de dépistage et de traitement 95–95–95 soient atteints dans toutes les sous-populations, tous les groupes d’âge et tous les contextes géographiques, y compris les enfants vivant avec le VIH. La réalisation de ces objectifs d’ici à la fin de 2025 permettra de réduire les inégalités liées au VIH, de diminuer considérablement les nouvelles infections et les décès liés au sida, et de mettre la lutte mondiale contre le VIH sur la voie de l’élimination du sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030.
Les dernières données fournies par les pays indiquent que des progrès importants ont été réalisés dans la réduction des décès liés au sida et que certains pays ont fait des progrès dans la suppression des lois et politiques punitives qui bloquent les ripostes efficaces au VIH. Toutefois, les progrès réalisés pour mettre fin à la pandémie de sida ralentissent au lieu de s’accélérer.
III. UN NOUVEL ÉLAN EN FAVEUR DE LA PRÉVENTION
La nouvelle Déclaration politique sur le VIH et le sida : Mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) le 9 juin 2021, engage les chefs d’État et de gouvernement à adopter une nouvelle série d’objectifs ambitieux et réalisables pour 2025. Ces objectifs renforcent les objectifs basés sur des données probantes de la Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026 : Mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida, qui a été adoptée par le Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA en mars 2021.
Les nouvelles infections à VIH ont continué à diminuer dans le monde, mais l’année 2021 a enregistré la plus faible baisse de ces cinq dernières années. Dans certaines régions (notamment l’Europe orientale et l’Asie centrale, l’Amérique latine, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord) les tendances des nouvelles infections à VIH entre 2010 et 2021 vont dans la mauvaise direction. En outre, dans toutes les régions, les programmes de prévention sont incomplets, ne concernent pas les populations prioritaires ou sont de trop faible envergure pour avoir un impact décisif. Les obstacles les plus courants sont les suivants : leadership politique hésitant, manque de financement, mauvaise répartition des fonds et environnements juridiques et politiques obstructifs.
Des programmes de prévention beaucoup plus étendus et équitables sont nécessaires pour les populations clés et leurs partenaires sexuels, qui représentent aujourd’hui plus de deux tiers des nouvelles infections à VIH dans le monde et plus de 90 % des nouvelles infections en dehors de l’Afrique subsaharienne. Les programmes doivent faire beaucoup mieux pour soutenir les services de lutte contre le VIH sensibles à la dimension de genre, y compris ceux destinés aux populations clés. Les interventions communautaires et dirigées par les communautés ont un énorme potentiel pour combler cette lacune, mais elles ne sont pas pleinement mises à profit.
IV. RÉALISATION DES DROITS :
La discrimination omniprésente et les inégalités structurelles poussent davantage encore dans l’ombre les populations ostracisées et sabotent les efforts visant à mettre fin à l’épidémie de sida. Ancrées dans les relations sociales et codifiées dans les lois et les politiques, ces injustices privent des millions de personnes de la perspective d’une vie saine et épanouie et alimentent une épidémie mondiale de VIH qui en est à sa cinquième décennie.
La pandémie de COVID-19 a encore accru et renforcé ces inégalités et cette discrimination systémique, notamment par les confinements, qui ont particulièrement porté préjudice aux femmes et aux populations marginalisées.
Parallèlement à l’augmentation de la disponibilité des outils biomédicaux pour enrayer la pandémie de VIH, les pays doivent prendre des mesures pour remplir leurs obligations plus larges en matière de droits de l’homme et réduire les inégalités sous-jacentes et les formes croisées de discrimination qui freinent les progrès contre l’épidémie mondiale de VIH. Pour ce faire, il est nécessaire de procéder à des réformes dans le domaine juridique, de modifier les normes sociétales néfastes, d’élargir la répartition des ressources et des opportunités au sein des sociétés et d’accroître la participation des organisations communautaires à la planification, à la fourniture et au suivi des services (3). Ces réformes constituent la base des objectifs 10-10-10 pour 2025, qui englobent les changements clés nécessaires pour éliminer les obstacles sociétaux et juridiques à un environnement favorable aux services de lutte contre le VIH.
V. RIPOSTES COMMUNAUTAIRES :
L’activisme, la mobilisation et le travail sur le terrain des organisations communautaires ont défini la riposte au VIH et sauvé d’innombrables vies. Les organisations communautaires dirigent les ripostes au VIH de nombreuses manières. Elles exigent que les programmes de lutte contre le VIH respectent les droits et la dignité des personnes, plaident pour des changements juridiques et politiques et demandent un accès abordable aux médicaments et aux services.
Dans de nombreux endroits, elles fournissent toute une série de services liés au VIH directement aux membres de la communauté, et elles renforcent les programmes centrés sur les établissements en rendant les services plus accessibles, en intégrant les idées de la communauté dans la planification et la mise en œuvre, et en utilisant le suivi à la base pour renforcer la surveillance et la responsabilité.
Les organisations communautaires et les populations clés opèrent aux niveaux mondial, régional, national et local, et les ripostes au VIH fonctionnent de manière optimale lorsque chacun est en mesure de demander des comptes aux organes de décision à ces différents niveaux.
Des études montrent que les interventions menées par la communauté peuvent améliorer les connaissances et les attitudes des gens en matière de VIH.
VI. FINANCEMENT DURABLE ET ÉQUITABLE DES RIPOSTES AU VIH/SIDA :
Chaque année, l’ONUSIDA fournit des estimations modélisées révisées au niveau mondial, régional et national en utilisant les meilleures données épidémiologiques et programmatiques disponibles pour suivre l’épidémie de VIH. Des estimations modélisées sont nécessaires, car il n’est pas possible de connaître le nombre exact de personnes vivant avec le VIH, de personnes nouvellement infectées par le VIH ou de personnes décédées de causes liées au sida dans un pays : pour ce faire, il faudrait soumettre régulièrement chaque individu à un test VIH et enquêter sur tous les décès, ce qui n’est pas faisable sur le plan logistique et problématique sur le plan éthique. Les estimations modélisées (et les limites inférieures et supérieures de ces estimations) fournissent un moyen scientifiquement approprié de décrire les niveaux et les tendances de l’épidémie de VIH.
Les équipes nationales utilisent un logiciel pris en charge par l’ONUSIDA pour établir des estimations annuelles. Les équipes nationales se composent essentiellement de spécialistes nationaux du suivi et de l’évaluation, de responsables de programmes, d’épidémiologistes, de démographes et d’autres personnes du ministère national de la Santé, des organismes nationaux de lutte contre le sida et des partenaires techniques.
Le logiciel utilisé pour produire et rassembler les estimations est Spectrum (développé par Avenir Health) et son modèle d’impact du sida (AIM). La plupart des pays utilisent un modèle d’incidence qui fonctionne dans le module AIM de Spectrum;quelques pays utilisent un modèle externe dont l’estimation de l’incidence est utilisée dans Spectrum et AIM (Tableau 14.1).1 Le Groupe de référence de l’ONUSIDA sur les estimations, modèles et projections fournit des conseils techniques sur le développement de la composante VIH du module AIM dans Spectrum.
VII. PROFILS RÉGIONAUX
Partout dans le monde, les pays doivent faire face à des demandes accrues de dépenses sociales et de santé, souvent dans un contexte de baisse des recettes et d’instabilité des financements publics.
Avant même la pandémie de COVID-19 et les
Perturbations économiques qui lui sont associées, les ressources disponibles pour le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire avaient plafonné :
bien qu’elles aient augmenté au cours de la décennie précédente, les ressources nationales consacrées au VIH avaient commencé à diminuer avant 2020, et les investissements limités dans les populations clés ont freiné une riposte équitable au VIH. En conséquence, les 21,4 milliards de dollars US (en dollars US constants de 2019) disponibles pour le VIH en 2021 étaient bien loin des 29,3 milliards de dollars US nécessaires en 2025 pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030.
Les effets en cascade de la crise de la COVID-19 et, plus récemment, de la guerre en Ukraine, posent désormais des défis supplémentaires. Ces crises remodèlent les décisions de financement du développement et menacent les investissements publics dans la santé, y compris les programmes de lutte contre le VIH. Les investissements nationaux ont contribué à alimenter la riposte au VIH, mais seule une minorité de pays à forte charge de morbidité est en mesure de financer des programmes de lutte contre le VIH à part entière à partir des caisses nationales : parmi les pays à revenu faible et intermédiaire, seuls 26 % financent actuellement au moins 70 % ou plus de leurs dépenses liées au VIH à partir de sources nationales. Les reprises économiques post-COVID-19 dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire ont été inégales et la croissance économique devrait ralentir en 2022 et 2023, selon les projections du Fonds monétaire international (FMI).1 Les inégalités entre les pays se creusent en raison de leur vulnérabilité inégale à ces chocs économiques, et les finances publiques des pays à revenu faible et intermédiaire sont soumises à une pression massive.
La diminution substantielle des ressources internationales disponibles pour le VIH aggrave la situation financière difficile de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire. Hormis le gouvernement des États-Unis d’Amérique, l’aide au développement pour le VIH provenant de donateurs bilatéraux a diminué de 57 % au cours de la dernière décennie. Les décaissements importants et relativement stables en provenance des États-Unis ont toutefois masqué ces tendances.
VIII. ANNEXES SUR LES MÉTHODES:
L’Afrique orientale et australe reste la région la plus touchée par le VIH, avec 20,6 millions [18,9 millions-23 millions] de personnes 54 % de toutes les personnes
vivant avec le VIH dans le monde. Des progrès considérables ont toutefois été réalisés au niveau régional, plus que dans toute autre région : le nombre de nouvelles infections
à VIH, tous âges confondus, a diminué de 44 % entre 2010 et 2021 (38 % chez les femmes contre 52 % chez les hommes).
La région a également réalisé des progrès notables dans la réduction des nouvelles infections à VIH chez les enfants : une baisse de 61 % depuis 2010. Néanmoins, le taux de transmission verticale du VIH après l’allaitement est encore estimé à 8,6 %. Dans la région, le Botswana est le premier pays à forte charge de morbidité à obtenir le statut Argent sur la voie de l’élimination de la transmission verticale du VIH (voir le reportage sur le Botswana au chapitre 2).
Malgré ces progrès, la réduction des nouvelles infections à VIH doit s’accélérer pour que la région puisse mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. Les gains régionaux masquent également des progrès plus lents dans des pays tels que Madagascar et le Soudan du Sud, où les nouvelles infections à VIH ont augmenté depuis 2010. Les femmes et les filles continuent d’être touchées de manière disproportionnée par le VIH, représentant 63 % des nouvelles infections à VIH de la région en 2021.
Les nouvelles infections à VIH sont trois fois plus élevées chez les adolescentes et les jeunes femmes (âgées de 15 à 24 ans) que chez les hommes du même âge. Depuis 2010, la baisse des nouvelles infections à VIH a été beaucoup plus marquée chez les adolescents et les jeunes hommes (56 %) que chez les adolescents et les jeunes femmes (42 %) ou les femmes plus âgées (25 à 49 ans) (29 %).
Les lois sur l’âge de consentement entravent également les efforts visant à garantir l’accès des adolescentes et des jeunes femmes au dépistage du VIH et aux services de santé sexuelle et reproductive.
Mamoudou Boulléré Diallo, 00 224 664 56 30 42
Comments 1