Leguide.info: La décision de suspendre la participation de notre pays de l’OMVS est incompréhensible et la sortie du PM n’est pas du tout convaincante.Le colonel Doumbouya qui a pris quand même part à la réunion de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement mardi, avait toute l’occasion de discuter directement avec ses paires et faire part des griefs. Mieux, y a des moyens de recours qu’on pouvait explorer avant d’aller à une telle mesure.

Le projet hydroélectrique de Koukoutamba concerne l’ensemble des membres de l’organisation.Parlant d’ailleurs de projets, le communiqué final de la rencontre du mardi 18 juillet 2023 précise que « la Conférence a donné des orientations et instructions engageant l’ensemble du système OMVS à maintenir et renforcer la dynamique visant la réalisation des objectifs de l’Organisation, notamment la poursuite de la réalisation du programme d’infrastructure commun. »
Le #Mali et le #Sénégal peuvent aussi se retirer en disant que le barrage hydroélectrique de Gourbassi (situé entre les deux pays) lancé depuis longtemps connaît aussi un grand retard dans le financement. Mais dans toute chose, le bon sens doit dominer. D’ailleurs, le 26 février 2019, un contrat de 800 millions de dollars pour l’aménagement du barrage hydroélectrique de Koukoutamba a été signé à Conakry entre l’OMVS et le partenaire chinois Sinohydro.
La durée des travaux était prévue pour quatre ans mais ils devaient démarrer après la mise à disposition du financement par Exim Bank. Ce qui dépendait aussi de certains réglages administratifs entre le bailleur et les quatre États prêteurs (les membres de l’OMVS).
Au-delà de la signature du contrat commercial d’autres pas ont été aussi franchis ces dernières années notamment la réalisation des études d’impact environnemental et social ainsi que le plan d’action et réinstallation (PAR). La mobilisation du financement était aussi en bonne voie.
En mai 2021, les États membres ont déposé leurs requêtes de financement auprès du partenaire chinois pour 85% du montant contractuel. Où ça coïnce ? Est-ce que les États y compris la Guinée ont respecté leur engagement vis-à-vis du bailleur chinois ? C’est la question. Actuellement ce n’est pas facile aussi de mobiliser des fonds.
Pour le retour à l’ordre constitutionnel, le gouvernement guinéen dit que c’est c’est impossible sans les moyens financiers. C’est la même chose pour la réalisation d’un barrage hydroélectrique de la taille de Koukoutamba.On parle également de sous-représentativité de la Guinée dans l’organisation. Si nous n’avons pas une diplomatie forte, ce n’est pas la faute aux autres.
Qu’est-ce qu’on fait pour la promotion de nos cadres dans les institutions internationales ? Les rares qui émergent se battent eux-mêmes. Mieux, l’OMVS n’est pas la seule institution où les guinéens sont absents. Si c’est la raison, alors commençons par suspendre aussi notre participation à la CEDEAO, l’UA, l’ONU et toutes les institutions affiliées, la Francophonie, la Banque Mondiale, le FMI… Les raisons sont sûrement ailleurs mais pas celles avancées.
Et l’autre question, c’est qu’elles seront les implications d’une telle décision si toutes les parties se radicalisaient ? De toutes les façons, le retrait de la Guinée en 1971 (à cause de l’agression portugaise dit-on) de l’ancêtre de l’OMVS, l’Organisation des États riverains du fleuve Sénégal (OÉRS), créée pourtant à Labé en 1968 n’a pas empêché les trois autres pays à créer l’OMVS actuelle en 1972.

Nous avons décidé de revenir 34 ans après en 2006 et ça trouvait que certains projets étaient en avance. Aujourd’hui, le Mali à deux barrages et le Sénégal en a un. Nous nous continuons de faire le “bébé hollandais”.
Facély Konaté
La décision de suspendre la participation de notre pays de l’OMVS est incompréhensible et la sortie du PM n’est pas du tout convaincante.
— Facely Konaté (@FacelyKonate1) July 19, 2023
Le colonel Doumbouya qui a pris quand même part à la réunion de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement mardi, avait toute…