Leguide.info : la transversale numéro 6 est totalement obstruée par des vendeurs de tous genres. Le fonctionnement du marché d’Entag dans la commune de Matoto en cette période mangue inquiète plus d’un. Des marchands côtoient des ordures et engins roulants, sans se soucier de leur santé ou de leur sécurité.

« Ce n’est pas de notre volonté qu’on s’assoit ici. On a même honte et notre santé est menacée, mais nous n’avons pas où aller. Et puis nous payons 1 000 GNF par jour pour vendre ici. Que l’État nous aide à trouver des places loin de la route afin qu’on puisse tenir notre commerce et nourrir nos familles », se lamente Fatoumata Camara, une marchande au marché d’Entag.

Pourtant, l’administration du marché explique que des places sont effectivement disponibles à l’intérieur du marché. Mais que ces places ne sont pas à la portée de tous. « L’acquisition pose problème. Un conteneur se négocie à 4OO 000 GNF le mois et un magasin à plus d’un million GNF, le tout avec une avance d’une année voir plus. Où est-ce qu’une pauvre étalagiste peut se procurer un tel montant. Plus de 12 millions de francs guinéens juste pour se trouver une place ? Cela ne les autorise pas à venir s’installer sur la route mais c’est compliqué », témoigne le secrétaire général du marché, Abdoul Karim Mounlo Bah.

Les femmes jurent qu’elles paient et elles nous montrer des tickets pour appuyer leurs arguments. Quant à l’administration du marché, elle nie carrément avoir installé une marchande au-delà des murettes et ou de réclamer de tickets journaliers.

A côté des étalagistes se trouve une pharmacie, les gérants se considèrent victimes de cette obstruction de la route et alerte sur un risque sanitaire et même sécuritaire. « Ces femmes s’installent et barrent totalement l’accès à la pharmacie. Et les déchets qu’elles créent dans la journée, elles les laissent ici. C’est un double problème. D’abord la sécurité : elles sont exposées aux accidents qui sont fréquents ici et ensuite la santé : elles côtoient les ordures sans protection et elles mangent les mangues ici sans les laver. Mais elles paient de l’argent aux gestionnaires du marché. Même les véhicules qui stationnent ici en obstruant le passage, les chauffeurs donnent de l’argent et cet argent ne va pas à la caisse de l’État », dénonce Dr Mamady Keïta.

Séance tenante, nous avons assisté à une scène d’incompréhension entre la garde communale et une dame qui n’aurait acheté le fameux ticket journalier, c’est la même administration qui est intervenue pour éviter qu’une bagarre n’éclate entre eux. La transversale numéro 6 qui relie Entag à Yattaya, c’est un mélange de marché, de dépotoir et de la circulation.
Mamoudou Boulléré Diallo